Kyuzo Mifune

(21 avril 1883 – 27 janvier 1965)

Kyuzo Mifune est reconnue comme l’un des plus grands experts dans l’art du judo après son fondateur Jigoro Kano. Certains le considèrent comme le plus grand technicien de judo n’ayant jamais vécu.

Sa jeunesse :

Kyuzo Mifune est né un an après la fondation du Kodokan, dans la préfecture Iwate sur l’île d’Honshu le 21 avril 1883. Enfant, il est incorrigible. Toujours en train de préparer une bêtise, il entraine même ses amies dans ses espiègleries. Il est aussi brillant qu’insolant. Son père qui est une personne très stricte en matière d’éducation, perd tout espoir de remettre le plus jeune de ses sept enfants dans le droit chemin. A l’âge de 13 ans, Il décide de l’envoyer en pension au lycée de Sendai dans le nord du Japon. C’est là que Mifune découvre le Judo et décide de s’y consacrer. A 14 ans, lors d’un tournoi contre un autre lycée, il remporte neufs victoires consécutives.

Après l’obtention de son diplôme, il rentre en école préparatoire pour être accepté à l’université de Waseda. Mais il n’a qu’une idée en tête, rentré au Kodokan. A cette époque, il n’y a qu’un seul moyen de rentrer dans cette école prestigieuse : obtenir un entretien avec son fondateur Jigoro Kano sur recommandation d’un judoka haut gradé et signer le serment de sang. Mifune ne connaît personne au Kodokan. Pour le présenter, il choisi alors Sakujiro Yokoyama, un judoka qui a une redoutable réputation. Aussi surnommé : « Le Démon Yokoyama », sa technique rapide et puissante contribue à la renommée du Kodokan. Pour faire entendre sa requête, Mifune campe littéralement sur le seuil de Yokoyama. Celui-ci fini par accepter et parle de cet élève obstiné à Jigoro Kano.
Mifune rejoint le Kodokan en juin 1903, il est alors âgé de 20 ans.
Deux ans plus tard, son père s’aperçoit qu’il passe plus de temps à faire du judo qu’à étudier et lui coupe les vivres. Mifune se met donc à la recherche d’un travail. Il décide de créer son journal et sa petite entreprise prospère grâce à la vente d’espace publicitaire. Après avoir fait d’importants profits, il rentre à l’université de Keio pour suivre des cours d’économie.

Le judoka :

Après son entré au Kodokan, Mifune devient ceinture noire 1ère dan (shodan) en 15 mois et il ne lui faut que 4 mois pour devenir 2ème dan (nidan). Très rapidement, Mifune se forge une solide réputation. Il n’a jamais était vaincu au tournoi annuel du Kodokan appelé « le tournoi rouge et blanc ». Un peu avant 1912, il est 6ème dan et professeur de judo. Il est déjà surnommé « le dieu du judo ». A 30 ans, son père lui trouve une épouse comme le veut la tradition japonaise. Mifune qui n’est revenue qu’une seule fois dans sa région natale depuis qu’il l’a quitté, y revient pour s’y marier. Durant les 20 années qui suivent, la réputation du judoka ne cesse de grandir. A 40 ans Mifune relève un défie, celui de battre un lutteur de sumo de 1.83m et 108kg alors que lui ne fait que 1.58m et 45kg. Il terrasse son adversaire en le plaquant au sol avec son spéciale ‘ukiotochi’.
En 1937, Kano l’élève au 9ème dan (kudan).
A la mort de celui-ci en 1938, Mifune devient le professeur le plus d’influent du Kodokan. Les étudiants se plaignent qu’il s’emporte facilement pendant les cours, Mifune est plus craint qu’aimé.
Il atteint le 10ème dan (judan) le 25 mai 1945, c’est le quatrième judoka à en être honoré.

Mifune est un homme qui ne fait pas d’excès, il mange avec modération, dort sur un lit de style occidentale et ne fume pas.

En 1956, il a écris un livre qui est devenu un classique en matière de judo : ‘The Canon of Judo’ qui expose remarquablement ce sport aux niveaux historique, philosophique et technique.
Dans la préface du livre, écrit par E. J. Harisson on peut lire que la base de la philosophie de Mifune est : « la liberté dans le changement continu ».

L'influence de Mifune sur le judo d’après-guerre ne doit pas être sous-estimée. Son habilité était peut-être la plus élégante jamais vue au Kodokan. Son judo dynamique et limpide était une base naturelle pour le développement explosif du judo sportif dans le monde entier.
Trevor Leggett qui fréquenta le Kodokan  pendant de nombreuses années remarqua que le judo était "beaucoup plus lourd" au Kodokan avant la deuxième guerre mondiale qu'après.
C'était, surement, l'influence de Mifune…

En 1964, Mifune participe aux jeux olympiques de Tokyo en tend qu’organisateur, malgré le faite qu’on lui ais diagnostiqué un cancer de la gorge. En décembre de cette année, il entre à l’hôpital et meurt là le 27 janvier 1965 à 81 ans. Au moment de sa mort, il était le dernier Judan (10ème dan) du Kodokan.

Vidéos :

Des vidéos de Mifune présentant quelques techniques et esquives




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